En France, plus de 70 % des sinistres liés aux infiltrations d’eau par la toiture trouvent leur origine au niveau du faîtage, cette ligne de jonction située au sommet des deux pans du toit. Pièce maîtresse de l’étanchéité et de la ventilation, le faîtage assure bien plus qu’une simple finition esthétique. Il scelle le toit contre les intempéries, limite les ponts thermiques et contribue à la solidité globale de la charpente.
Mais tous les faîtages ne se valent pas : tuiles scellées, faîtage à sec, bandes métalliques, ardoises… les techniques et matériaux diffèrent selon les contraintes climatiques, le style architectural ou encore le budget. Dans cet article, nous détaillons les types de faîtages existants, leurs avantages respectifs, les prix moyens constatés, ainsi que les signes qui doivent alerter sur la nécessité d’une réfection, sans oublier les conseils pratiques pour choisir entre faîtage à sec ou scellé.
Qu’est-ce que le faîtage d’un toit ?
Le faîtage, ou faîte du toit, est la ligne la plus haute et horizontale d’une toiture, marquant la jonction entre les deux pans inclinés. C’est le point où la structure du toit se referme, formant un angle. Sa fonction première est d’assurer l’étanchéité de cette zone particulièrement exposée aux éléments.
Les principaux avantages d’un faîtage bien conçu et entretenu sont multiples. Premièrement, il garantit une étanchéité parfaite, empêchant toute infiltration d’eau. C’est une barrière essentielle contre l’humidité, protégeant ainsi l’ensemble de la maison des problèmes liés à l’eau, et va de pair avec une bonne hydrofugation du toit.
Ensuite, il contribue à la solidité et à la stabilité de la structure du toit. En assurant la liaison entre les pans, il renforce la résistance de l’ensemble de la toiture face aux charges climatiques comme le vent fort ou le poids de la neige.
Un faîtage adéquat permet également une bonne ventilation des combles, surtout dans les systèmes de faîtage à sec. Cette ventilation est cruciale pour évacuer l’humidité accumulée sous la toiture, prévenir la condensation et maintenir la qualité de l’air intérieur.
Enfin, le faîtage participe activement à l’isolation thermique de la maison. En scellant hermétiquement le sommet du toit, il limite les ponts thermiques, réduisant ainsi les déperditions de chaleur en hiver et l’entrée de chaleur en été. Une bonne isolation au niveau du faîtage contribue directement à un meilleur confort thermique et à des économies d’énergie substantielles.
Les différents types de faîtages pour toiture
Il existe plusieurs méthodes et matériaux pour réaliser le faîtage d’une toiture, chacun ayant ses spécificités en termes de pose, de durabilité et d’esthétique. Le choix dépendra de la région, du type de couverture, du budget et des préférences architecturales.
Faîtage en tuile
Le faîtage en tuile est l’un des types les plus courants. Il utilise des tuiles faîtières, spécialement conçues pour épouser la forme de la jonction des pans de toiture. Ces tuiles peuvent être en terre cuite, en béton ou en d’autres matériaux composites, s’harmonisant avec le reste de la couverture.
Elles sont généralement fixées par scellement au mortier ou par emboîtement et vissage sur des liteaux. L’avantage principal des tuiles faîtières est leur intégration esthétique naturelle avec la toiture, offrant un aspect traditionnel et harmonieux.
Faîtage en zinc ou en métal
Le faîtage en zinc est une option moderne et durable, souvent utilisée pour des architectures contemporaines. Il s’agit de bandes de zinc ou d’autres métaux (aluminium, acier galvanisé, cuivre) pliées pour former un capuchon recouvrant la ligne de faîte (il peut être installé sur tout type de toiture et non seulement une toiture en zinc à joint debout).
Le métal est léger, très résistant à la corrosion et offre une excellente étanchéité. Sa pose est généralement plus rapide que celle des tuiles scellées. Le faîtage en métal est également adapté pour un faîtage de toiture à 1 pan (faîtage monopente), où il assure la liaison entre le pan unique et le mur, ou pour des toitures à faible pente.
Faîtage en terre cuite
Le faîtage en terre cuite est une variante spécifique du faîtage en tuile, mais il mérite une mention particulière en raison de son caractère traditionnel et de sa grande popularité. Les tuiles faîtières en terre cuite sont appréciées pour leur durabilité, leur résistance au gel et leur esthétique chaleureuse et authentique.
Elles sont souvent utilisées dans les régions où la tuile est le matériau de couverture dominant, contribuant à préserver le cachet architectural local. Leur pose est généralement réalisée par scellement au mortier.
Faîtage en ardoise
Pour les toitures en ardoise, le faîtage est souvent réalisé avec des ardoises spéciales, coupées et posées de manière à chevaucher la ligne de faîte. Cette technique exige une grande précision et un savoir-faire spécifique. Le faîtage en ardoise offre une esthétique très élégante et homogène avec le reste de la couverture, et une excellente durabilité.
Quel est le prix d’un faîtage de toiture ?
Le prix d’un faîtage de toiture peut varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs. Il est essentiel de demander plusieurs devis pour obtenir une estimation précise. En moyenne, le coût au mètre linéaire pour la pose d’un faîtage se situe généralement entre 20 et 50 euros. Toutefois, cela peut aller au-delà pour des matériaux spécifiques ou des configurations complexes.
Les principaux éléments qui influencent le prix sont :
- Le type de matériau : Les matériaux pour un faîtage peuvent varier (tuiles, ardoises, zinc, etc.), ce qui impacte le prix.
- La méthode de pose : Le type de faîtage (scellé, à sec, etc.) influence également le prix.
- L’accessibilité du chantier : Si l’accès au toit est difficile, cela augmentera le coût de la main-d’œuvre.
- La région : Les tarifs des couvreurs peuvent varier d’une région à l’autre.
- L’état de l’ancien faîtage : Si des travaux de dépose et d’évacuation de l’ancien faîtage sont nécessaires, cela s’ajoute au coût total.
Il est recommandé de faire appel à un professionnel qualifié pour l’installation ou la rénovation du faîtage de votre toit. Bien que cela représente un investissement, la qualité de la pose est primordiale pour garantir l’étanchéité et la durabilité de votre toiture, évitant ainsi des dépenses bien plus importantes à l’avenir.
Quelle est la durée de vie d’un faîtage ?

La durée de vie d’un faîtage est intimement liée à la qualité des matériaux utilisés, à la méthode de pose et à l’entretien régulier. En général, un faîtage bien réalisé peut durer plusieurs décennies, souvent aussi longtemps que la couverture elle-même.
Par exemple, un faîtage en tuiles de terre cuite peut généralement durer entre 30 et 50 ans. Pour des options comme le zinc ou l’ardoise, la durée de vie est nettement supérieure, s’étendant de 50 à 100 ans. En revanche, un faîtage en bac acier présente une espérance de vie plus courte, typiquement de 20 à 30 ans.
Indépendamment du type, l’exposition aux vents forts, aux fortes pluies, à la grêle, aux variations extrêmes de température, ainsi que la présence de mousses et lichens, peuvent réduire la durée de vie du faîtage.
D’autres éléments influencent également la durée de vie d’un faîtage d’une toiture. Un entretien régulier – incluant des actions comme le démoussage ou l’hydrofugation – est essentiel pour prolonger significativement la vie du faîtage et, par extension, celle de l’ensemble de la toiture.
L’emplacement géographique jouent aussi un rôle majeur. Les phénomènes naturels plus intenses dans certaines zones peuvent accélérer le vieillissement du faîtage, réduisant ainsi sa durée de vie estimée.
Quand faut-il refaire le faîtage de sa toiture ?
Plusieurs signes peuvent indiquer qu’il est temps de refaire ou de réparer le faîtage de votre maison. La présence de fissures ou d’effritement du mortier est le signe le plus courant. Des fissures, des morceaux de mortier qui tombent, ou une désagrégation visible sont des indicateurs clairs d’une perte d’étanchéité imminente.
Les tuiles faîtières peuvent se fissurer ou se casser sous l’effet du gel, de chocs (chute de branches) ou simplement de l’usure. Des tuiles déplacées par le vent créent des ouvertures par lesquelles l’eau peut s’infiltrer.
La présence importante de mousses ou de lichens est également un signe. Une accumulation excessive de végétation sur le faîtage peut retenir l’humidité et accélérer la dégradation des matériaux, notamment du mortier.
Si vous remarquez une mauvaise qualité de l’air dans vos combles, cela peut être lié à un faîtage qui ne permet pas une ventilation adéquate, surtout s’il s’agit d’un système scellé ancien.
Enfin, si votre toiture a plus de 20 ou 30 ans et que le faîtage n’a jamais été inspecté ou rénové, il est sage de le faire vérifier par un professionnel, même en l’absence de signes visibles de dégradation.
Par ailleurs, pensez à vérifier les normes concernant le faîtage de votre toiture si vous prévoyez d‘installer un poêle à bois ou une sortie ventouse en façade.
Faîtage scellé ou à sec : Que choisir ?
Le choix entre un faîtage à sec ou scellé est une décision importante qui aura un impact sur la durabilité, la performance et le coût de votre toiture. Chacune de ces méthodes présente des avantages et des inconvénients.
Le faîtage scellé est la méthode traditionnelle. Les tuiles faîtières sont fixées sur la charpente à l’aide de mortier (mélange de ciment, sable et eau). Il offre un aspect classique et est souvent utilisé sur les maisons anciennes ou dans les régions où l’architecture locale le privilégie.
Le mortier est un matériau relativement peu coûteux. En plus, lorsqu’il est correctement réalisé, il assure une excellente étanchéité. Toutefois, il nécessite généralement plus d’entretien et de réparations au fil du temps.
Le faîtage à sec, lui, est une technique plus moderne qui utilise des fixations mécaniques (vis, crochets) et des closoirs ventilés pour fixer les tuiles faîtières. Le closoir ventilé permet une circulation d’air continue sous les tuiles faîtières. Cela contribue à la santé de la charpente et de l’isolation. Moins sensible aux intempéries et aux mouvements de la structure, il est plus résistant aux fissures et à l’effritement.
En revanche, les matériaux (closoirs, fixations) sont plus techniques et donc plus chers que le mortier. Bien qu’il soit de plus en plus discret, son aspect peut être perçu comme moins traditionnel par certains.
En résumé, le faîtage à sec offre une meilleure performance globale en termes de durabilité et de ventilation, tandis que le faîtage scellé peut être plus esthétique et moins coûteux à l’installation pour certaines toitures et certains climats.