Selon Santé publique France, entre 14% et 20% des logements en France présentent des moisissures visibles, souvent directement liées à l’humidité. Ces moisissures libèrent des spores et des composés organiques volatils néfastes, favorisant les allergies, l’asthme et d’autres problèmes respiratoires, en particulier chez les enfants. Agir vite est donc impératif dès les premiers signes, qu’il s’agisse de tâches, de décollement de papier peint ou d’une odeur persistante de moisi.
Identifier la cause de cette humidité (condensation, infiltration, remontées capillaires) est la première étape cruciale pour mettre en œuvre les solutions adaptées et préserver un environnement intérieur sain. Savoir quand réagir peut faire toute la différence.
Pourquoi de l’humidité se forme-t-elle sur un mur intérieur ?
L’apparition d’humidité sur un mur intérieur est un phénomène complexe, souvent causé par un déséquilibre hygrométrique au sein de l’habitation. La cause la plus fréquente est la condensation. Lorsque l’air intérieur, chargé de vapeur d’eau provenant des activités quotidiennes (cuisine, douche, respiration), rencontre une surface froide, comme un mur mal isolé, cette vapeur se transforme en gouttelettes liquides. Une ventilation insuffisante aggrave ce problème en ne permettant pas à l’excès d’humidité de s’évacuer.
La pénétration de l’eau est également une cause importante d’humidité. L’eau peut pénétrer à travers des fissures dans la façade, une toiture défectueuse, des joints de fenêtre ou de porte endommagés, ou encore par un défaut d’étanchéité au niveau des soubassements. Une fois infiltrée, l’eau migre dans la structure du mur et se manifeste à l’intérieur.
Enfin, les remontées capillaires sont un phénomène où l’eau présente dans le sol remonte dans les murs enterrés ou en contact direct avec la terre par un effet d’éponge. Ce problème touche particulièrement les constructions anciennes dépourvues de coupure de capillarité efficace au niveau des fondations. L’humidité ascensionnelle peut alors apparaître sur le bas des murs intérieurs, favorisant l’apparition de salpêtre et de dégradations. Identifier la cause exacte est primordial pour un traitement efficace et durable.
Comment reconnaître un mur intérieur humide ?
Reconnaître un mur intérieur humide passe par l’observation de plusieurs signes caractéristiques. Visuellement, la présence de taches sombres, d’auréoles disgracieuses ou de moisi est un indicateur fort. La peinture ou le papier peint peuvent se décoller, cloquer ou s’effriter. Un dépôt blanchâtre et poudreux, appelé salpêtre, peut également apparaître sur la surface du mur.
Au toucher, un mur humide sera froid et pourrait même présenter une sensation de moiteur persistante, ne séchant jamais complètement. L’odeur est un autre indice important : une odeur de moisi, de terre ou de renfermé signale souvent un problème d’humidité intérieure. Dans les cas les plus avancés, de petits champignons ou de la mérule, un champignon lignivore dangereux, peuvent se développer.
Ces manifestations ne sont pas seulement inesthétiques, elles témoignent d’un excès d’humidité qui peut avoir des conséquences néfastes sur la structure du bâtiment et sur la santé de ses occupants, favorisant notamment des problèmes respiratoires et des allergies. Une identification précoce permet de mettre en place les solutions adaptées pour assainir durablement le mur.
Humidité sur mur intérieur : Que faire en premier ?

Face à une tache d’humidité sur un mur intérieur, la première action essentielle est d’identifier la cause profonde du problème avant d’envisager toute réparation ou masquage. L’humidité visible n’est souvent que le symptôme d’un désordre sous-jacent qui, s’il n’est pas traité, continuera d’endommager la structure et pourra nuire à la santé des occupants.
Commencez par inspecter attentivement la zone touchée et ses environs. Cherchez des signes révélateurs : la tâche est-elle localisée près du sol, d’une fenêtre, d’une canalisation, ou s’étend-elle sur une grande surface ? Les causes courantes incluent les remontées capillaires venues du sol, les infiltrations d’eau dues à une façade dégradée, une toiture défectueuse ou des problèmes au niveau des ouvrants, ou encore la condensation résultant d’une ventilation insuffisante, particulièrement dans les pièces humides comme la salle de bain ou la cuisine. Une fuite de plomberie, même minime, peut aussi être en cause.
Identifier l’origine est primordial pour choisir la solution adéquate. En cas de doute ou si le problème semble important, faire appel à un professionnel spécialisé en humidité permettra d’établir un diagnostic précis grâce à des outils spécifiques et de proposer un traitement adapté et durable. Agir sans identifier la cause réelle risque de n’apporter qu’une solution temporaire, laissant le problème s’aggraver en profondeur.
Comment enlever l’humidité d’un mur intérieur ?
À l’instar de la présence d’humidité sur le sol de la maison, l’humidité sur un mur intérieur peut avoir diverses origines, mais son élimination passe par l’identification de la cause et l’application de solutions adaptées pour assainir durablement la paroi.
Ventilation
Une ventilation adéquate est primordiale pour lutter contre l’humidité de condensation, souvent visible sous forme de moisissures. Renouveler l’air intérieur permet d’évacuer l’excès de vapeur d’eau produit par les activités quotidiennes (cuisine, douche, respiration).
Une aération manuelle régulière en ouvrant les fenêtres est un premier pas, mais l’installation d’une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) s’avère souvent nécessaire pour assurer un renouvellement constant et maîtrisé de l’air, en particulier dans les pièces humides.
Si votre problème d’humidité vient des soubassements de votre maison, découvrez comment bien ventiler votre sous-sol.
Isolation
Une isolation performante contribue également à prévenir l’apparition d’humidité et de moisissure due aux ponts thermiques, zones froides sur les murs où la condensation se forme. Cependant, il est crucial de ne jamais isoler un mur tant qu’il est humide.
L’humidité doit être traitée en amont pour éviter qu’elle ne reste emprisonnée et ne dégrade l’isolant et la structure du mur. Une fois le mur assaini, une isolation adaptée, idéalement avec des matériaux perspirants, aidera à maintenir le mur sec et à améliorer le confort thermique.
Solutions alternatives
D’autres solutions existent selon l’origine de l’humidité, comme l’injection de résine (comme Murprotec) à la base des murs en cas de remontées capillaires, le cuvelage pour les soubassements enterrés, ou la réparation des défauts d’étanchéité en façade ou toiture. Un diagnostic professionnel est souvent indispensable pour déterminer la source exacte du problème et choisir le traitement le plus efficace pour retrouver des murs sains.
Que mettre sur un mur intérieur humide ?
Face à un mur intérieur humide, l’urgence absolue n’est pas de le masquer, mais d’en identifier et d’en traiter la cause. L’humidité peut provenir de remontées capillaires, d’infiltrations d’eau (façade, toiture), d’une mauvaise ventilation entraînant de la condensation, ou encore d’une fuite. Appliquer un revêtement sans résoudre le problème source est illusoire et aggraverait la situation à terme, favorisant moisissures et dégradations structurelles. Une fois la cause traitée et le mur assaini et sec, plusieurs options de revêtement sont possibles.
Les enduits de ragréage ou de rebouchage spécifiques aux supports humides préparent la surface. Des peintures anti-humidité ou microporeuses permettent au mur de respirer tout en offrant une finition décorative. Pour les zones très exposées comme les salles de bain, le carrelage reste une solution étanche et durable, à condition d’utiliser des joints appropriés. En dernier recours, si le mur reste problématique malgré le traitement, des doublages avec lame d’air et isolant adapté peuvent être envisagés avant la pose d’un revêtement de finition (plaque de plâtre hydrofuge, lambris PVC, etc.). Le choix dépendra de la nature initiale de l’humidité et du degré d’assèchement obtenu.