Les murs en pierre, qu’ils soient constitués de calcaire résistant ou friable, de pierre de taille ou de granite, représentent fréquemment un atout charme décisif lors de l’acquisition d’une bâtisse ancienne. Néanmoins, leur efficacité en matière d’isolation thermique est souvent un point de discussion.
Contrairement à une croyance répandue, un mur en pierre n’assure pas systématiquement une isolation thermique idéale. En réalité, ni l’épaisseur ni la densité des murs ne constituent une barrière infaillible contre les variations importantes de température. Mais alors, faut-il isoler un mur en pierre de 50 cm ? Quels isolants choisir ? Les réponses ci-dessous.
Faut-il isoler un mur en pierre de 50 cm ?
Il est fortement conseillé d’isoler un mur en pierre de 50 cm. Sa résistance thermique naturelle (autour de 0,30 m².K/W) est très faible, car la pierre elle-même conduit assez facilement la chaleur (conductivité de 1,7 W/m.K). Comparé aux exigences modernes d’isolation (visant 3 à 5 m².K/W minimum), ce mur est peu performant. Ne pas l’isoler entraîne inévitablement des pertes de chaleur considérables, ce qui se traduit par une augmentation de la facture énergétique et un manque de confort à l’intérieur.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser en voyant leur épaisseur (souvent 50-60 cm, parfois 1 m dans les maisons anciennes), les murs en pierre n’offrent pas forcément une meilleure isolation thermique comparés à d’autres parois. Leur avantage réside dans leur forte inertie : ils absorbent et restituent lentement la chaleur, ce qui lisse les températures intérieures. Leur faiblesse en isolation vient de leur composition : la pierre est très dense et contient peu d’air. Or, le pouvoir isolant d’un matériau dépend crucialement de l’air immobile qu’il peut emprisonner.
Lorsqu’un mur est longuement soumis au froid en hiver, il finit par le transmettre à l’intérieur de la maison. Le même phénomène se produit en été avec la chaleur : le mur l’accumule et la diffuse, réchauffant l’habitat. L’épaisseur même des murs en pierre, si elle présente des avantages, a aussi cet inconvénient. Il est donc crucial d’isoler ces murs en pierre, en choisissant des méthodes qui tiennent compte de leurs caractéristiques propres, tant sur le plan technique que visuel.
Quelle méthode d’isolation pour un mur en pierre de 50 cm ?
Deux méthodes sont envisageables pour l’isolation thermique de murs en pierre de 50 cm : l’isolation thermique par l’intérieur (ITI) ou l’isolation thermique par l’extérieur (ITE).
Dans le cas d’une ITI pour un mur en pierre de 50 cm, l’épaisseur de l’isolant ne doit pas être inférieure à 5 cm. Une lame d’air de 2 cm doit être maintenue entre le mur support en pierre et le complexe isolant. Cet espace est crucial pour éviter le contact avec l’humidité murale, prévenant ainsi la formation de moisissures et de fissures. L’installation de cette lame d’air requiert la fixation de tasseaux de bois, qui doivent obligatoirement avoir reçu un traitement fongicide et insecticide.
L’isolation d’un mur en pierre de 50 cm par l’extérieur s’appuie sur un principe technique comparable à celui de l’isolation par l’intérieur. Cependant, la mise en œuvre est différente. Après la fixation de tasseaux sur les murs et la pose de l’isolant sur ces derniers, il est nécessaire d’installer un revêtement extérieur (bardage).
Il faut aussi prévoir une lame d’air de 2 cm lors de la pose de ce bardage, qui est fréquemment en bois. Cette méthode est généralement plus onéreuse que l’isolation intérieure et présente le désavantage notable de modifier l’apparence extérieure de la maison.
Quel isolant pour un mur en pierre de 50 cm ?
Pour isoler un mur en pierre de 50 cm, les matériaux d’origine naturelle sont fréquemment choisis pour leurs atouts écologiques et leur faculté à gérer l’humidité ambiante.
Parmi ces isolants naturels, la fibre de bois se distingue par ses excellentes performances en isolation thermique et phonique, tout en laissant le mur respirer. Le chanvre offre également une bonne régulation efficace de l’humidité et une capacité d’isolation thermique notable. Quant au liège expansé, sa résistance à l’humidité et aux organismes nuisibles en fait un choix judicieux, notamment pour les murs des constructions anciennes.
Les matériaux isolants minéraux proposent aussi une isolation thermique efficace et sont fréquemment utilisés pour les travaux de rénovation. La laine de roche présente de bonnes performances pour freiner la chaleur et le son, toutefois une barrière contre l’humidité est nécessaire. Efficace en termes d’isolation, la laine de verre est cependant moins conseillée pour les murs en pierre car elle supporte mal l’humidité.
Les matériaux synthétiques, bien qu’efficaces, peuvent parfois compliquer la régulation de l’humidité dans les parois. Le polystyrène graphité offre une isolation thermique de qualité, mais une ventilation adéquate est indispensable pour son bon fonctionnement. Très performant sur le plan thermique, le polyuréthane n’est cependant pas très perméable à la vapeur d’eau (peu respirant).
En bref, la fibre de bois et le liège expansé se distinguent comme les choix d’isolation à privilégier. Bien que certains matériaux affichent d’excellentes capacités isolantes, il est conseillé d’écarter ceux qui sont soit étanches à la vapeur d’eau, soit, à l’inverse, vulnérables à l’humidité.
Comment isoler un mur en pierre de 50 cm ?
Avant d’isoler un mur en pierre de 50 cm, une préparation minutieuse de la surface est nécessaire pour assurer une application parfaite de l’isolant. Il est conseillé pour cela de bien nettoyer le mur, en ôtant toute trace de salissure, de débris de plâtre ou d’ancienne peinture. Il peut aussi être judicieux de traiter les imperfections telles que les trous ou les fissures en les comblant avec un produit de rebouchage.
Abordons maintenant la méthode d’isolation. Dans la majorité des cas, on opte pour une isolation intérieure. Ce procédé implique d’isoler les murs par la face interne de la maison. L’isolant se trouve ainsi positionné entre la maçonnerie en pierre et un parement intérieur.
Le choix d’un isolant adéquat n’est pas suffisant, il faut aussi prévoir la pose d’un frein-vapeur hygrovariable, positionné entre l’isolant et la finition intérieure. Ce dernier gère l’humidité intérieure pour protéger l’isolant. Pour les murs très affectés par l’humidité, une approche spécifique est conseillée : écarter l’isolant pour créer un espace d’air ventilé vers l’extérieur et installer une cunette.
Comparée à l’ITE, cette technique est plus simple et plus rapide à mettre en place. Vous avez la flexibilité d’isoler les murs en pierre une pièce à la fois, sans avoir à monter un échafaudage extérieur.
L’isolation par l’extérieur se révèle toutefois, plus performante que celle réalisée par l’intérieur. En effet, en isolant un mur en pierre depuis l’extérieur, vous atteindrez une efficacité thermique maximale. Cette méthode supprime l’ensemble des ponts thermiques, et la capacité naturelle de la pierre à stocker la chaleur (son inertie) est alors pleinement mise à profit pour le confort intérieur, notamment en réduisant les fluctuations de température.
Pour conclure la mise en place de l’isolant, vous pouvez ajouter une couche de finition par-dessus le pare-vapeur. Cette finition peut être réalisée avec des plaques du lambris, de plâtre ou n’importe quel autre type de revêtement. Cette dernière étape sert à embellir le mur et à en simplifier l’entretien.