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Salpêtre dans une maison : Conséquences, danger et solutions

L’humidité est un fléau insidieux pour de nombreux foyers, et l’un de ses messagers les plus tristement célèbres est le salpêtre. Selon une étude du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), 52 % des logements touchés par l’humidité présentent au moins une zone où le salpêtre est visible

Cette efflorescence blanchâtre, loin d’être un simple désagrément esthétique, signale un problème sous-jacent qui peut avoir des répercussions significatives tant sur la structure du bâtiment que sur la santé de ses occupants. Comprendre ce phénomène, savoir l’identifier et connaître les moyens de l’éradiquer est essentiel pour préserver son patrimoine et son bien-être.

Qu’est-ce que le salpêtre ?

Le salpêtre, également connu sous le nom de nitrate de potassium, est un dépôt cristallin de sels minéraux. Sa formation sur les murs d’une habitation est le résultat d’un processus chimique impliquant l’humidité. 

Typiquement, l’eau présente dans le sol, chargée de sels minéraux (nitrates, carbonates, sulfates) provenant de la décomposition de matières organiques ou de certains matériaux de construction, remonte par capillarité à travers les matériaux poreux des murs (briques, pierres, mortiers anciens).

Lorsque cette eau atteint la surface du mur et s’évapore au contact de l’air, les sels minéraux qu’elle transportait cristallisent et forment ces dépôts blanchâtres ou parfois grisâtres caractéristiques du salpêtre. Une ventilation insuffisante et la présence de certains types de bactéries dans le sol peuvent également favoriser son apparition.

Comment identifier le salpêtre dans une maison ?

Reconnaître le salpêtre est généralement assez simple grâce à ses manifestations visibles. Le signe le plus évident est l’apparition d’un dépôt poudreux ou cristallin, souvent comparé à du givre ou à du coton, de couleur blanche à grisâtre, sur la surface des murs, en particulier à leur base. Ces efflorescences peuvent être sèches et friables au toucher.

Outre cet aspect visuel direct, d’autres indices peuvent alerter sur la présence de salpêtre, souvent liés à l’humidité qui en est la cause première :

  • Un décollement ou un cloquage des revêtements muraux : la peinture s’écaille, le papier peint se décolle ou gondole, les enduits se désagrègent.
  • Une sensation d’humidité persistante et une odeur de moisi ou de renfermé peuvent accompagner le salpêtre, bien que le salpêtre lui-même soit généralement inodore.
  • La dégradation des matériaux : les briques peuvent s’effriter, les joints se creuser et le bois à proximité peut pourrir.

Il est important de ne pas confondre le salpêtre avec les moisissures, qui sont des champignons se présentant plutôt sous forme de taches noires, verdâtres ou brunâtres et ayant souvent une texture plus duveteuse ou veloutée. Une observation attentive permet généralement de les distinguer, bien que les deux puissent parfois coexister en raison de conditions d’humidité similaires.

Les dangers du salpêtre

salpêtre danger santé

La présence de salpêtre dans une habitation n’est pas anodine et engendre des risques à la fois pour la santé des occupants et pour l’intégrité du bâtiment.

Risques pour la santé

Bien que le salpêtre ne soit pas aussi directement toxique que certaines moisissures, sa présence indique un environnement humide propice au développement de divers problèmes de santé. 

L’humidité favorise la prolifération des acariens et des moisissures, dont les spores et les mycotoxines peuvent être inhalées. Cela peut entraîner ou aggraver des affections respiratoires telles que l’asthme, les bronchites chroniques, les rhinites allergiques et les sinusites. Les personnes les plus vulnérables, comme les enfants, les personnes âgées ou celles souffrant déjà de problèmes respiratoires, sont particulièrement exposées.

De plus, un contact cutané prolongé avec des surfaces couvertes de salpêtre pourrait potentiellement causer des irritations.

Dangers pour la maison

Sur le plan structurel, le salpêtre est un véritable agent de dégradation. Les sels minéraux qui le composent sont hygroscopiques, c’est-à-dire qu’ils attirent et retiennent l’humidité de l’air ambiant, entretenant ainsi un cycle d’humidité au sein des murs. En cristallisant, ces sels exercent une pression à l’intérieur des matériaux poreux, provoquant leur éclatement progressif. Ce phénomène est responsable de l’effritement des briques, des pierres, des mortiers et des enduits

À long terme, cette dégradation peut affaiblir la structure même des murs porteurs, compromettant la stabilité du bâtiment. Les revêtements muraux (peintures, papiers peints, enduits décoratifs) sont les premières victimes, se dégradant rapidement et nécessitant des réparations fréquentes et coûteuses. 

En outre, la présence continue d’humidité favorise la pourriture des éléments en bois (plinthes, colombages, planchers) et la corrosion des composants métalliques intégrés dans la maçonnerie.

Les différents traitements contre le salpêtre

Lutter efficacement contre le salpêtre implique non seulement de nettoyer les dépôts visibles, mais surtout de s’attaquer à la cause première de son apparition : l’humidité. Un simple brossage ou l’application d’un produit anti-salpêtre en surface n’offrira qu’une solution temporaire si la source d’humidité n’est pas traitée.

La première étape cruciale est de réaliser un diagnostic précis pour identifier l’origine de l’humidité : remontées capillaires, infiltrations latérales, condensation, fuites, etc. Une fois la cause déterminée, des traitements spécifiques peuvent être mis en œuvre. 

Contre les remontées capillaires, des techniques comme l’injection de résine hydrophobe à la base des murs créent une barrière étanche. L’installation d’un système de drainage périphérique peut être également nécessaire pour évacuer l’eau stagnante au pied des fondations. En cas d’infiltrations, il faudra réparer les fissures, refaire l’étanchéité des façades ou des toitures. Quant aux problèmes de condensation, l’amélioration de la ventilation est indispensable.

Une fois la source d’humidité maîtrisée et les murs asséchés, le traitement curatif des surfaces affectées par le salpêtre peut débuter. Cela commence par un brossage énergique des efflorescences. Ensuite, l’application de produits spécifiques anti-salpêtre permet de neutraliser les sels restants dans la maçonnerie et de prévenir leur réapparition. Ils peuvent être des solutions à base d’acides doux pour dissoudre les sels, suivies d’un rinçage, ou des convertisseurs de sels qui les transforment en composés insolubles.

Enfin, il est souvent recommandé de poser un enduit d’assainissement microporeux. Ce type d’enduit laisse le mur respirer tout en bloquant le passage des sels.

Comment éliminer et prévenir le salpêtre dans une maison ancienne ?

Les maisons anciennes, avec leurs fondations souvent moins étanches et leurs matériaux de construction traditionnels plus poreux, sont particulièrement sujettes au salpêtre. L’élimination durable du salpêtre dans ces bâtisses requiert une approche méthodique et respectueuse de leur structure.

L’élimination commence, comme mentionné précédemment, par l’identification et le traitement de la source d’humidité. Dans les maisons anciennes, les remontées capillaires sont une cause fréquente. Des solutions telles que l’injection de résine ou la pose de drains peuvent être envisagées, mais doivent être mises en œuvre par des professionnels pour ne pas endommager les fondations. 

Une fois le mur asséché, les dépôts de salpêtre sont brossés. Il est conseillé d’utiliser des brosses à poils durs non métalliques pour ne pas endommager les matériaux. L’application de compresses imbibées de solutions spécifiques peut aider à extraire les sels en profondeur. Des produits anti-salpêtre adaptés aux matériaux anciens peuvent ensuite être appliqués.

Pour éviter le retour du salpêtre, la prévention joue un rôle clé. Maintenir une bonne ventilation dans toutes les pièces est primordial, y compris dans les caves et les sous-sols souvent négligés. L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) peut être une solution efficace pour bien ventiler un sous-sol et une maison. 

Il est également crucial de surveiller l’état des gouttières, des descentes d’eau pluviale et des systèmes de drainage pour s’assurer qu’ils éloignent correctement l’eau des fondations. Il est tout aussi important d’éviter de stocker des matériaux humides contre les murs extérieurs et de veiller que le niveau du sol extérieur reste inférieur à celui du sol intérieur, pour limiter les transferts d’humidité.

Par ailleurs, lors de rénovations, l’utilisation de matériaux respirants (chaux, enduits à la chaux, peintures minérales) est préférable aux matériaux étanches qui pourraient piéger l’humidité dans les murs et favoriser la réapparition du salpêtre. Un entretien régulier et une vigilance constante face aux premiers signes d’humidité permettront de préserver durablement le charme et la salubrité des maisons anciennes.

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