En matière de rénovation énergétique, l’efficacité d’un système de VMC à double flux est directement corrélée à la performance globale de l’enveloppe du bâtiment. En 2024, les modèles haut de gamme de vmc double flux affichent des taux de récupération de chaleur avoisinant les 90 % sous conditions optimales. Cela se présente comme un argument financier et écologique majeur.
Mais alors, est-ce qu’installer une VMC double flux dans des combles non isolées est vraiment efficient ?
Placer le cœur de ce dispositif dans un environnement non chauffé et non isolé comme des combles froides, introduit des risques thermiques et de condensation. Ces derniers peuvent faire chuter le rendement réel à moins de 30 %, transformant un investissement coûteux en simple système d’extraction classique. Il s’agit là de la parfaite isolation des gaines et du caisson, devenant l’enjeu crucial pour ne pas saboter l’économie d’énergie recherchée.
Peut-on installer une VMC double flux dans des combles non isolées ?
D’un point de vue purement technique, l’installation d’un système de VMC double flux dans un comble non isolé est tout à fait réalisable. Les fabricants conçoivent des caissons pour permettre ce type d’implantation, souvent en raison du manque de place dans la zone chauffée. Par contre, la question essentielle n’est pas la faisabilité, mais l’efficience.
Le principe même de la vmc double flux dans des combles non isolées repose sur le transfert de chaleur entre l’air extrait et l’air neuf sans contact physique. Pour que cet échangeur soit performant, il doit opérer dans une plage de température stable. Or, face aux conditions extrêmes des combles froides, les risques de gel (ou de surchauffe estivale) forcent l’appareil à utiliser :
- Des by-pass.
- Des résistances électriques d’appoint.
Ainsi, la majorité des bénéfices énergétiques promis par la technologie est annulée.
Faut-il isoler les combles avant d’installer une VMC double flux ?
Oui, l’isolation des combles (rampante ou au plancher) constitue la première étape logique et indispensable de tout projet de performance énergétique. Installer une vmc double flux pour les combles sans cette précaution revient à mettre un moteur de Formule 1 dans une voiture sans pneus.
L’isolation des combles selon les normes (atteignant par exemple une résistance thermique R≥8m2⋅K/W pour les rampants) permet de stabiliser la température ambiante autour du caisson. En outre, elle offre un environnement neutre pour le fonctionnement de l’échangeur. Cela évite le risque de point de rosée sur l’enveloppe du caisson et dans les gaines, éliminant de ce fait les menaces de :
- Condensation.
- Apparition de moisissures.
- Dégradation prématurée du matériel.
Plus fondamentalement, la VMC double flux est conçue pour récupérer les derniers kilowattheures avant qu’ils ne soient perdus. Si 30 % de la chaleur de la maison s’échappe par des combles non isolées, la récupération via la VMC impactera marginalement sur la facture globale.
Vous hésitez entre VMI ou VMC pour vos combles ? Consultez les avis sur la VMI et les avis sur la VMC double flux décentralisée avant de faire votre choix.
Comment installer une VMC double flux dans des combles non isolées ?
L’installation doit se concentrer sur la protection physique et thermique du système de ventilation, dans divers cas :
- Lorsque l’isolation des combles n’est pas possible immédiatement.
- Si le caisson doit être positionné dans une partie de l’espace restée froide (un cas que l’on s’efforcera d’éviter).
Au lieu de jeter un simple manchon d’isolant autour du caisson, il faut concevoir une stratégie d’atténuation des transferts thermiques. Ceux-ci affectent directement l’échangeur et les conduits.
Isolation localisée autour du caisson
Le caisson est le point le plus vulnérable de l’installation. Pour le protéger, il est impératif de lui construire un « refuge » thermique. Cela se traduit par la création d’un coffrage isolé de type caisson fermé. Des panneaux d’isolant rigide de haute densité et d’épaisseur conséquente (10cm minimum) peuvent être utilisés, tels que :
- Le polyuréthane.
- Le polystyrène extrudé.
Ce coffrage doit être parfaitement étanche à l’air et servir d’amortisseur thermique. Les variations de température extérieure sont minimisées, ce qui pourrait provoquer le gel de l’échangeur en hiver.
L’objectif est de maintenir le cœur de la VMC à une température supérieure au point de gel. Cela permet non seulement de garantir son fonctionnement optimal, mais également d’éviter l’activation des systèmes antigel énergivores.
Caisson isolé et gaines calorifugées
L’effort d’isolation ne doit pas s’arrêter au caisson ; il doit se poursuivre impérativement sur l’ensemble des conduits qui traversent l’espace froid. Les gaines de ventilation transportant l’air neuf et l’air vicié doivent être systématiquement calorifugées de manière performante.
Cela signifie l’utilisation de gaines isolées de classe A ou B. Celles-ci doivent avoir une épaisseur d’isolant d’au moins 50mm pour les parties en contact direct avec l’air extérieur ou transitant dans les combles froids.
La vmc double flux pour combles a besoin de ces gaines sur-isolées pour prévenir deux problèmes majeurs :
- La perte de chaleur de l’air extrait vers l’extérieur.
- Inversement, l’échauffement ou le refroidissement de l’air neuf avant qu’il n’atteigne l’échangeur, sabotant ainsi l’efficacité de la récupération.
Les bonnes pratiques d’installation d’une VMC double flux dans des combles non isolées
Une installation en environnement froid requiert une attention particulière aux détails pratiques. En effet, les erreurs dans ces conditions ont des conséquences amplifiées sur la performance et la durabilité du système.
Ces bonnes pratiques ne sont pas de simples recommandations. Néanmoins, des exigences techniques pour assurer que la VMC double flux puisse opérer en toute sécurité, maximiser la récupération d’énergie et nécessiter une maintenance aisée.
Ventilation, entretien et accessibilité
Le caisson doit être positionné de manière à permettre un accès facile et sécurisé pour l’entretien. Cela concerne notamment le changement des filtres (généralement tous les 3 à 6 mois) et le nettoyage du ventilateur.
Dans les combles froids, il importe de prévoir une évacuation des condensats vers un siphon ou un égout. Le risque de gel peut y être élevé. De même, il est recommandé de faire en sorte que le coffrage isolant du caisson soit démontable pour faciliter les interventions techniques sur l’échangeur ou le moteur. Un dégagement minimal de 60cm doit être prévu autour de l’appareil pour manœuvrer sans difficulté.
Par ailleurs, une VMC double flux fait parti intégrante du processus de ventilation des combles.
Vérification de l’étanchéité des conduits
L’étanchéité à l’air est le pilier de la performance d’une vmc double flux dans les combles. Le système ne peut récupérer la chaleur que si l’air extrait et l’air insufflé voyagent dans des circuits parfaitement clos. Toute fuite, même minime, permet à de l’air froid de s’infiltrer ou à de l’air chaud de s’échapper. Cela peut être au niveau des jonctions, des piquages ou des traversées de parois. Il est indispensable de sceller toutes les connexions avec des colliers de serrage spécifiques et du ruban adhésif aluminium de haute qualité.
Même si cela dépasse le cadre de la pose, un contrôle de l’étanchéité (test de débit ou méthode par fumigènes) après installation est recommandé. Il permet de s’assurer que l’investissement dans le système n’est pas compromis par des défauts d’assemblage et garantit ainsi le rendement théorique.
Vous hésitez concernant le changement de votre VMC ? Découvrez tout ce que vous devez savoir sur les gaines d’une VMC dans l’isolation ainsi que l’installation d’une VMC en sous-sol ou d’une VMC sans combles.