chauffage au bois bientôt interdit

Chauffage au bois bientôt interdit : Mythe ou réalité ?

En 2024, le marché des appareils de chauffage au bois à bûches a connu un recul de 41 %, tandis que les ventes de poêles à granulés rebondissaient de 18,4 %. Cette statistique illustre une mutation profonde du secteur, tiraillé entre sa popularité comme énergie renouvelable et économique, et les préoccupations croissantes concernant son impact sur la qualité de l’air. 

Néanmoins, une rumeur tenace enfle depuis quelque temps : le chauffage au bois serait bientôt interdit…

Mais qu’en est-il réellement ? Derrière les titres alarmistes se cache une réalité plus nuancée, faite de réglementations, d’innovations technologiques et d’incitations à la modernisation. Cet article démêle le vrai du faux.

Le chauffage au bois est-il interdit en France ?

À ce jour, il n’existe aucune interdiction générale du chauffage au bois en France. Ce mode de chauffage reste une option tout à fait légale et largement répandue. Cependant, la législation a considérablement évolué pour encadrer son utilisation, dans le but de limiter la pollution atmosphérique, notamment les émissions de particules fines (PM2,5), particulièrement nocives pour la santé.

La confusion provient souvent d’une mauvaise interprétation des réglementations visant des appareils spécifiques. Par exemple, depuis le 1er janvier 2022, l’installation de cheminées neuves à foyer ouvert est proscrite. Ces équipements, au rendement très faible (environ 15 %), sont de grands émetteurs de polluants. De même, la vente et l’installation d’appareils neufs doivent respecter les normes strictes du label « Flamme Verte » ou les exigences du règlement européen « Ecodesign ». Ces labels garantissent un haut rendement énergétique et des émissions de particules réduites.

L’objectif n’est donc pas de bannir le bois comme source d’énergie, mais plutôt de promouvoir le remplacement des appareils anciens et peu performants par des équipements modernes et efficaces. Les pouvoirs publics encouragent cette transition via des aides financières comme MaPrimeRénov’, qui soutiennent l’installation de poêles à granulés, d’inserts pour cheminées ou de chaudières à bois à très haute performance.

Chauffage au bois interdit en 2027 : Qu’en est-il vraiment ?

L’échéance de 2027 est au cœur de nombreuses inquiétudes. Pourtant, il s’agit là encore d’un mythe. Aucune loi ne prévoit une interdiction totale du chauffage au bois en 2027., et ce quel que soit le type de chauffage au bois (poêle à bois, poêle à granulés, cheminée, chaudière à granulés…). Cette date correspond en réalité à une probable nouvelle étape dans le durcissement de la réglementation européenne Ecodesign.

Cette future réglementation visera à imposer des seuils d’émissions de polluants encore plus stricts pour les appareils de chauffage neufs mis sur le marché. En conséquence, les équipements les moins performants qui respectent les normes actuelles pourraient ne plus être autorisés à la vente après cette date.

Il est crucial de comprendre que cette mesure concernera uniquement les nouveaux appareils vendus à partir de 2027, et non les équipements déjà installés chez les particuliers. Un propriétaire d’un poêle ou d’une chaudière performante installée avant cette date n’aura aucune obligation de la remplacer. L’idée n’est pas de pénaliser les ménages, mais d’assainir progressivement le parc d’appareils en circulation en ne permettant plus la commercialisation que des technologies les plus propres.

Vous envisagez de remplacer une cheminée par un poêle ? Découvrez s’il est préférable d’utiliser un poêle à bois comme chauffage central ou chauffage d’appoint.

Pourquoi certaines villes restreignent le chauffage au bois ?

Si l’interdiction n’est pas nationale, des restrictions locales existent bel et bien. Celles-ci sont mises en place dans des zones particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, souvent couvertes par un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA). C’est le cas, par exemple, de la région Île-de-France, de la métropole de Lyon ou de la vallée de l’Arve en Haute-Savoie.

Dans ces périmètres, le chauffage au bois, surtout s’il est issu d’appareils non performants, est identifié comme l’une des sources majeures d’émissions de particules fines. En période de pics de pollution, son utilisation peut être temporairement interdite ou restreinte, notamment pour les appareils d’appoint ou les foyers ouverts. Ces mesures d’urgence visent à protéger la santé publique.

Certaines métropoles vont plus loin en interdisant de manière permanente l’utilisation des cheminées à foyer ouvert comme chauffage principal et en conditionnant l’utilisation du bois de chauffage à l’emploi d’appareils labellisés et performants. L’objectif est clair : réduire à la source une pollution localisée qui aggrave les problèmes respiratoires et cardiovasculaires.

Les alternatives écologiques au chauffage au bois

Face à ces contraintes, il est essentiel de se tourner vers des solutions qui allient performance énergétique et respect de l’environnement. Loin d’être une impasse, la réglementation actuelle pousse à l’innovation et à l’adoption de systèmes plus vertueux.

La première alternative est de conserver le bois, mais en optimisant son usage. Les appareils modernes labellisés « Flamme Verte 7 étoiles » ou conformes Ecodesign offrent des rendements supérieurs à 85 % et divisent par 30 et plus les émissions de particules par rapport à un foyer ouvert. Les poêles et chaudières à granulés (ou pellets), fabriqués à partir de sciure de bois compressée, sont particulièrement efficaces, automatisés et présentent une combustion quasi complète, donc très peu polluante.

Au-delà du bois, d’autres solutions de chauffage écologiques gagnent en popularité :

  • Les pompes à chaleur (PAC) aérothermiques ou géothermiques : Elles captent les calories présentes dans l’air, l’eau ou le sol pour chauffer le logement. Très performantes, elles consomment peu d’électricité et ne produisent aucune émission directe. Par ailleurs, la pompe à chaleur air-eau permet de chauffer votre système d’eau sanitaire tandis que la pompe à chaleur air-air peut aussi bien servir de climatisation en été que de chauffage en hiver.
  • Les systèmes solaires thermiques : Ils utilisent l’énergie du soleil pour produire de l’eau chaude sanitaire et peuvent également contribuer au chauffage du logement, réduisant la dépendance aux autres sources d’énergie.
  • Les chaudières biomasse à très haute performance : Elles peuvent utiliser, outre les granulés, d’autres combustibles comme les plaquettes forestières, offrant une solution pour une utilisation plus collective.

Verdict : Chauffage au bois bientôt interdit en France ?

Non, le chauffage au bois ne sera pas interdit en France. L’idée d’une interdiction généralisée est un mythe qui déforme la réalité d’une transition réglementaire. La véritable tendance n’est pas à la suppression, mais à la modernisation et à l’assainissement du parc d’appareils.

Les pouvoirs publics, à travers les réglementations françaises et européennes, visent à éradiquer les équipements les plus polluants – foyers ouverts et poêles anciens – au profit de systèmes modernes, efficaces et propres. Cette démarche est motivée par un impératif de santé publique : la réduction de la pollution de l’air aux particules fines.

Pour les millions de foyers français qui se chauffent au bois, le message est clair : il ne s’agit pas de renoncer à cette énergie, mais de s’assurer que son utilisation se fasse de la manière la plus responsable et performante possible. La pérennité du chauffage au bois passe inévitablement par l’innovation et le renouvellement des équipements.

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